Forum de Paix de Beni, à travers une action de plaidoyer auprès du commandement de l’UPLC « union des patriotes pour la libération du Congo », a obtenu la libération de deux enfants soldats. Ces enfants ont passé trois semaines dans le camp de ce groupe armé. Selon leur témoignage, elles ont été initiées au maniement d’armes, sans savoir pourquoi elles apprennent cet art. Agées de moins de 18 ans, ces deux enfants filles déclarent avoir été sensibilisées à maintes reprises par un des membres de ce mouvement qui le retrouvait souvent après la sortie de l’école. C’est par la suite qu’elles ont décidé de s’y rendre et abandonner l’école.
En date du 26 décembre 2021, le forum de paix a, dans une action de plaidoyer, récupéré deux (2) enfants filles recrutées par le groupe Mai Mai « Union des patriotes pour la libération du Congo » (UPLC Ndlr). Ce groupe armé favorable à la reddition basé dans la localité de MABALAKO avait recruté ces deux enfants filles mineurs à Kirenga près du village Ngazi situé dans le groupement Baswagha-madiwe dans la zone de santé de MABALAKO en territoire de Beni dans la province du nord-Kivu.
Toutes ces victimes sont élèves de l’institut Ngazi respectivement en 8ème et 7ème année. Elles étaient influencées par l'un des combattants à rejoindre le mouvement afin d’apprendre à manier l'arme (leur outil de guerre) pour protéger la communauté.
Dans son action, via plusieurs entretiens du comité local de protection et de paix avec le commandant de cette unité, ces deux enfants filles ont été relâchées. Ces deux enfants âgées de moins de 18 ans sont présentement dans leurs familles.
Dans le processus de leur libération, c’est en date du 06 décembre 2021 que les deux familles ont alerté le comité local de protection (CLP) sur la disparition de leurs enfants alors qu’elles sont parties à l’école le matin. Se saisissant de la question, accompagné de la famille, des recherches ont été entamées dans la communauté, c’est ainsi qu’une nouvelle a fait état de les avoir vues dans les rangs de ce groupe. Du coût, le CLP a envisagé des mécanismes pour entrer en contact avec le commandant responsable de l’unité en place. Dans ses stratégies, il a échangé autour des aspects de protection des enfants. Par exemple : «Les enfants de moins de quinze ans ne devront pas être recrutés dans les forces ou groupes armés, ni autorisés à prendre part aux hostilités.» (dispositions légales sur le recrutement des enfants). Le droit humanitaire coutumier prévoit également que les enfants ne doivent pas être recrutés dans des forces armées ni dans des groupes armés ..» Après des discussions à ce sujet, il nous a présenté ces deux enfants pour échanger avec eux sur le point de vue et nous a promis les retourner après.
Contexte
Au 29 septembre 2019, sur appel du chef de l'État congolais Felix Tshisekedi ce groupe Mai Mai avait déposé les armes.
C'est au moins 600 combattants Maï-Maï qui sont regroupés à Kalunga, village situé à une dizaine de Km au Sud-Est de la ville de Beni, attendent leur transfert dans un centre d’instruction pour leur démobilisation ou intégration au sein des Forces de défense et de sécurité. Les FARDC avaient rassuré que des dispositions sont déjà prises pour leur évacuation vers Kanyama-Kasese dans la province du Haut Lomani.
Le 20 Octobre 2020, la société civile du territoire de Beni estimait que le retard dans le processus de cantonnement des éléments Maï-Maï volontaires à la reddition constitue un frein au bon déroulement des opérations militaires dans ce territoire du Nord-Kivu.
Cette structure citoyenne pensait que la partie ouest de la route nationale numéro quatre, vers la partie Nord du territoire devrait également faire l’objet d’attention des responsables des opérations militaires, étant donné que c’est dans cette région où plusieurs incidents sécuritaires sont enregistrés.
Début août, le président de la République, Félix Tshisekedi, avait nommé un Coordonateur national à la tête du nouveau programme de Démobilisation, désarmement, relèvement communautaire et stabilisation (DDRCS). Ce programme paraissait, selon Kivu Security Traker , essentiel pour mettre l’est de la RDC sur le chemin de la paix.
Le 7 août 2021, le président Tshisekedi avait nommé Emmanuel Tommy Tambwe Rudima au poste de Coordonnateur national du nouveau Programme de Désarmement, Démobilisation et Relèvement communautaire et Stabilisation (P-DDRCS), institué un mois après.
Cela faisait des mois, que cette annonce était attendue. Depuis l’échec du troisième programme de « Désarmement, démobilisation et réintégration » dans l’est de la RDC (DDR3), qui devait commencer en 2015 mais n’a jamais véritablement vu le jour, le pays n’avait plus de programme de cette nature. En décembre 2019, le Conseil de sécurité des Nations-Unies « demandait » déjà au gouvernement congolais la « nomination d’un coordonnateur principal chargé des questions de désarmement, de démobilisation et de réintégration ».
Ce type de programme paraît en effet indispensable pour espérer progresser sur la voie de la paix dans l’est de la RDC.
Pourquoi est-il nécessaire d’avoir un programme de DDR ? S'était interrogé Kivu Security Tracker.
Les approches, principalement militaires, qui ont été privilégiées par Félix Tshisekedi depuis son arrivée à la présidence, en janvier 2019, n’ont toujours pas amené les résultats espérés. Elles ont même parfois contribué à aggraver la situation, comme lors de l’offensive « de grande envergure », lancée contre les Forces démocratiques alliées (ADF) fin octobre 2019, et qui a été suivie par une vague de massacres contre les civils inédite depuis celle de 2014-15.
L’« état de siège », mis en place dans les province de l’Ituri et du Nord-Kivu à partir du 6 mai 2021 n’a pas, non plus, permis d’atteindre les résultats escomptés pour l’instant. Celui-ci a essentiellement consisté dans le transfert de très larges parties du pouvoir civil à des gouverneurs, administrateurs de territoire et maires militaires ou policiers. Or les massacres de civils se sont poursuivis depuis son entrée en vigueur : au moins 723 civils ont été tués par des acteurs armés au Nord-Kivu et en Ituri depuis le 6 mai (des recoupements sont encore en cours à propos de tueries supplémentaires survenues à cette période). Les ADF, le plus meurtrier des 122 groupes armés répertoriés par le KST dans l’est de la RDC.
SERVICE DE COMMUNICATION
Merci beaucoup l'équipe forte de communication de l'ONG Forum de Paix. Courage pour cette initiative